Le ciel en hiver

Dans cet épisode, je présente le ciel dhiver et notamment les constellations majeures et les objets classiques du ciel automnal agrémentés de quelques anecdotes.

Ce n’est absolument pas une liste exhaustive, les éphémérides mensuelles viendront compléter le champ des possibles pour l’observation d’un ciel bien plus diversifié que celui très galactique du printemps !

Retrouvez l’ensemble des rendez-vous astronomiques de l’année dans l’épisode de l’année astronomique 2025 ainsi que les classiques du ciel de printemps, du ciel d’été et d’automne.

Sommaire du podcast

  • Introduction (00:00)
  • Les constellations (01:30)
  • Les objets classiques (10:30).
  • Le mot de la fin (15:00).

Liens

Stellarium : https://stellarium.org/fr/

Constellations d’hiver

Orion

C’est sans doute avec la Grande Ourse et Cassiopée, la constellation la plus reconnaissable du ciel nocturne. On la repère facilement grâce à son célèbre baudrier, ces trois étoiles parfaitement alignées qui attirent immédiatement le regard. Mais Orion, ce n’est pas seulement une figure géométrique dans le ciel, c’est aussi un personnage de la mythologie grecque : un chasseur redoutable et orgueilleux, capable, selon les légendes, de vaincre toutes les bêtes sauvages. Son arrogance finit par lui coûter la vie, car il fut piqué par un scorpion. Pour les séparer à jamais, Zeus plaça Orion et le Scorpion aux extrémités opposées du ciel. Quand l’un se lève, l’autre disparaît.

Dans le ciel, Orion est encadré par deux étoiles remarquables. Bételgeuse, symbolisant l’épaule du chasseur, une immense étoile en fin de vie de couleur orangée, et Rigel, symbolisant son pied, une étoile bleue extrêmement lumineuse.

Juste sous le baudrier, on trouve son épée, et c’est là que se cache l’un des plus beaux trésors du ciel d’hiver dont on parlera très bientôt.

Le Grand (et Petit) Chien

Dans la mythologie, Orion est accompagné de ses deux chiens, Sirius et Procyon. On les retrouve dans le ciel juste à l’est d’Orion. Sirius matérialise la constellation du Grand Chien.
Sirius est tout simplement l’étoile la plus brillante du ciel, toutes saisons confondues. Lorsqu’elle est basse sur l’horizon, elle scintille vivement, parfois avec des éclats de toutes les couleurs, un effet dû aux turbulences de l’atmosphère.Sirius représente la base du cou de l’animal, juste au dessus un discret triangle forme la tête, en en dessous (de Sirius), les pattes avant avec l’étoile Mirzam. Au sud-est de Sirius se trouve un petit triangle formant les fesses et la coup du chien.

Un peu plus au nord du Grand Chien, on trouve le Petit Chien, qui se résume essentiellement à deux étoiles, dont Procyon.

Cocher

En levant les yeux plus haut dans le ciel d’hiver, on tombe sur une constellation facile à repérer : le Cocher. Sa forme est assez caractéristique. Elle dessine une sorte de pentagone irrégulier, dominé par une étoile très brillante : Capella. C’est l’une des étoiles les plus brillantes du ciel (faisant jeu égal avec Véga), et elle brille haut dans le ciel durant tout l’hiver.

Pour trouver le Cocher, tu peux partir d’Orion, juste au dessus se trouve l’extrémité des cornes du Taureau et encore au-dessus, le pentagone du Cocher. Certains préfère étendre le quadrilatère de casserole de la Grande Ourse du coté opposé à son manche jusqu’à tomber sur Capella et le pentagone du Cocher.

Le Taureau

Le Taureau est une constellation facile à identifier grâce à deux éléments très marquants. D’abord Aldébaran, une étoile orangée brillante qui représente l’œil de l’animal. Elle fait partie d’un groupe d’étoiles en forme de V : les Hyades, qui dessinent la tête du Taureau. Juste à côté, un peu plus haut dans le ciel, on trouve un petit amas très célèbre : les Pléiades sur lesquelles je vais m’attarder mais plus tard ! Si tu prolonge encore le V des Hyades, tu matérialises les cornes de l’animal. L’une des branches se termine par Elnath, l’une des étoiles du pentagone du Cocher.

Pour repérer le Taureau, tu peux partir d’Orion : prolonge la ligne du baudrier de coté opposé à Sirius, et tu tomberas directement sur Aldébaran. C’est l’un des meilleurs moyens de le repérer dans le ciel.

Les Gémeaux

Ils se repèrent assez facilement grâce à deux étoiles brillantes et proches l’une de l’autre : Castor et Pollux. Elles marquent les têtes des deux personnages et attirent immédiatement le regard.
À partir de ces deux étoiles, la constellation s’étire comme deux lignes presque parallèles d’étoiles plus discrètes en direction d’Orion. Cette forme allongée est assez caractéristique.
Pour les trouver, repère d’abord Orion, trace une droite qui part de Rigel, et passant par Bételgeuse et en la prolongeant, tu tombes sur les Gémeaux !

Le Cancer

Le Cancer est l’une des constellations les plus discrètes du ciel d’hiver. Elle ne possède aucune étoile vraiment brillante, ce qui la rend plus difficile à repérer, surtout dans un ciel pollué par les lumières citadines. Pour le localiser, appuie-toi sur le Taureau et les Gémeaux, poursuit ta route jusqu’au Lion : le Cancer se trouve entre les deux, dans une zone du ciel qui paraît presque vide à première vue. Presque, parce que sous un ciel suffisamment noir, on peut deviner une petite tache diffuse, oui dont on parlera plus tard aussi.

Les plus beaux objets du ciel d’hiver

La nébuleuse d’Orion M42 dans la constellation d’Orion.

Son repérage est particulièrement simple. Il suffit de partir des trois étoiles du baudrier d’Orion, puis de descendre légèrement vers le sud : tu arrives directement sur trois étoiles, visible à l’œil nu. C’est l’épée d’Orion, et en son cœur se cache M42.

Nébuleuse d'Orion dans le ciel d'hiver.
Nébuleuse d’Orion – Photo par Alain JUPIN

Aux jumelles, la nébuleuse apparaît comme une tache laiteuse bien contrastée, déjà spectaculaire. Avec un télescope, même de petit diamètre, elle révèle rapidement sa structure : des formes en ailes, des filaments, et au centre un petit groupe d’étoiles appelé le Trapèze, véritable cœur de cette région de formation stellaire.

Côté instrument, M42 est extrêmement tolérante. Des jumelles au télescope, tout fonctionne. Un instrument de 150 à 200 millimètres permet déjà d’explorer de nombreux détails, mais même une lunette modeste offre une observation magnifique.

Et fait assez rare en astronomie visuelle, M42 reste intéressante quel que soit le grossissement. À faible grossissement, on profite de son étendue et de son contraste. En augmentant le grossissement, on se concentre sur les détails internes, par exemple sur le Trapèze, sans jamais perdre l’intérêt de l’objet.

C’est tout simplement l’un des objets les plus accessibles, les plus riches et les plus spectaculaires du ciel d’hiver.

L’amas ouvert des Pléiades M45 dans la constellation du Taureau.

Leur repérage est extrêmement simple. Elles se trouvent dans la constellation du Taureau, juste au-dessus de la tête de l’animal, et forment un petit groupe d’étoiles serrées, visible à l’œil nu comme une mini grappe. Sous un ciel bien noir, on peut distinguer jusqu’à sept étoiles sans aucun instrument, d’où leur surnom des « Sept sœurs ».

À l’œil nu, elles sont déjà superbes. Aux jumelles, c’est souvent là qu’elles offrent leur meilleur visage : le groupe s’étend largement dans le champ, avec des dizaines d’étoiles parfaitement piquées.

M45 l'Amas des Pléiades dans le ciel d'hiver.
M45 l’Amas des Pléiades – Photo par Alain JUPIN

Contrairement à M42, les Pléiades sont taillées pour le grand champ, les télescopes à fort grossissement sont peu adaptés. Le champ devient trop étroit et l’amas ne tient plus dans l’oculaire. On perd alors ce qui fait tout son charme : son étendue et son aspect aérien.

L’instrument idéal pour observer les Pléiades reste donc l’œil nu ou les jumelles, voire une petite lunette à faible grossissement.

Les Pléiades sont un excellent rappel qu’en astronomie, grossir ne signifie pas forcément plus de détails, et que certains objets sont faits pour être contemplés dans leur ensemble.

L’amas ouvert de la Ruche M44 dans la constellation du Cancer.

L’amas de la Crèche, aussi connu sous le nom de l’amas du Pommier ou de la Ruche, fais ton choix !.

M44 se situe dans la constellation du Cancer, la zone du ciel assez discrète dont on a parlé plus tôt. Pour le repérer, le plus simple est de te placer entre les Gémeaux et le Lion. Sous un ciel suffisamment sombre, M44 apparaît déjà à l’œil nu comme une petite tache floue, presque nuageuse.

Aux jumelles, l’amas se révèle immédiatement. La tache diffuse se transforme en une multitude d’étoiles, réparties sur une zone assez large du champ . C’est un objet très agréable à parcourir, qui donne vraiment une impression de profondeur.

Comme pour les Pléiades, M44 est un objet de grand champ. Les forts grossissements n’ont que peu d’intérêt ici : l’amas est trop étendu et perd rapidement son harmonie.

L’instrument idéal pour observer la Crèche reste donc l’œil nu sous un bon ciel, ou mieux encore, les jumelles. Une petite lunette à faible grossissement peut aussi convenir, mais les télescopes classiques ne sont pas les plus adaptés.

Sources

Le Guide du Ciel de Guillaume CANNAT : https://www.amds-edition.com/
PGJ Astronomie : http://pgj.astro.free.fr/ et http://pgj.astro.free.fr/meteor-carte.htm
IMCCE : https://www.imcce.fr/
StarWalk : https://starwalk.space/
Triangle d’hiver : https://fr.wikipedia.org/wiki/Triangle_d%27hiver
Hexagone d’hiver : https://fr.wikipedia.org/wiki/Hexagone_d%27hiver

Crédits

Habillage sonore : NOXAMBRE – https://muzimage.com/
Et avec la voix de Sam Axelle : https://samaxelle.com/https://www.youtube.com/channel/UCnq6N-LWK09QbjWxsrwbI9g
Photo de couverture : Photo personnelle

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