Tous les événements astronomiques 2023

Au programme de cet épisode, une revue des nombreux événements astronomiques qui vont égayer du moins on l’espère cette année 2023. Plutôt que de faire une énumération chronologique, je vais regrouper cela par grande catégorie de phénomène.

Au sommaire de cet épisode :

Tous les horaires indiqués dans cet article, sont exprimés en heure universelle, dit TU (ou GMT pour simplifier).

Liens

Nuits des Étoiles d’hiver : https://www.afastronomie.fr/ndeh2023
Festival Astro de Fleurance : https://www.festival-astronomie.com/
Astro Tautavel : https://www.facebook.com/astrotavel/
RAP : https://www.astrorap.fr/
Rencontres AstroCiel : https://saf-astronomie.fr/astrociel/
RAAGSO : https://raagso.fr/


Enfin tous les événements astronomiques de l’année 2023 ne seront pas nécessairement précisés dans cet article. Les éphémérides mensuelles viendront au fil de l’année compléter et surtout donner plus de détails sur les phénomènes observables.

Éphémérides solaires

Quelques jours après avoir débuté l’année, le 4 janvier la Terre est passée au périhélie, le point de l’orbite terrestre le plus proche de notre étoile le Soleil, et nous en étions alors éloignés de 147 098 925 km.

À l’inverse, nous atteindrons l’aphélie le 6 juillet, nous serons alors éloignés de 152 093 250 km. Vous aurez plus de détails sur ce phénomène dans l’épisode de janvier.

Concernant les saisons, la Terre atteindra le point vernal, définissant l’équinoxe de Printemps le 20 mars à 21h24. Le solstice d’été aura lieu le 21 juin à 14h57. L’équinoxe d’automne le 23 septembre à 6h50 et enfin nous reviendrons au solstice d’hiver le 22 décembre à 3h27.

La saison la plus longue sera l’été avec 93 jours et 15h environ. La plus courte sera l’hiver avec quasiment 89 jours (88jours et 23h36min).

Éphémérides lunaires

Cette année, il y aura 13 pleines lunes, et 12 nouvelles lunes. Une croyance populaire veut que les années à 13 lunes, soient des années catastrophiques. En réalité il y a des années à 13 pleines lunes tous les 2 ou 3 ans. Un phénomène tristement banal et les tremblements de terre, les tsunamis et autres terribles virus n’attendrons pas une treizième lune.

Lune gibbeuse – Photo : Alain JUPIN

Puisque 2023, à démarrer par une occultation, continuons avec les occultations des planètes par la Lune. C’est parmi les événements astronomiques les plus spectaculaires qui soit. Cette année, à l’exception de Saturne, toutes les planètes seront occultées par la Lune. Un phénomène régulier dont on a déjà parlé dans l’épisode de décembre avec l’occultation de Mars. Mais il n’est visible que depuis une petite partie du globe. Ainsi en France métropolitaine, seule la planète Vénus sera occultée par la Lune le 9 novembre.

Occultation des planètes par la Lune

Mercure sera occultée par la Lune, le 14 octobre, visible en Antarctique et au sud du continent africain.

La majestueuse Vénus sera occultée 2 fois par la Lune cette année. Le 24 mars puis le 9 novembre en Europe et au Groenland.

La planète rouge, Mars sera occultée 5 fois par la Lune. La première fut le 3 janvier pour la moitié sud du continent africain et de l’océan indien. Cela se reproduira le 31 janvier dans le Pacifique en Amérique centrale. Le 28 février dans les régions arctiques, le 16 septembre aux Amériques du Nord au Sud y compris aux Antilles. Et enfin le 15 octobre en Antarctique et Pacifique Sud.

La géante planète Jupiter sera occultée par la Lune 4 fois, une première fois le 22 février en Antarctique puis pile un mois plus tard le 22 mars toujours en Antarctique et également dans le Pacifique Sud. Le 19 avril, se sera dans le Pacifique, Amérique centrale et nord de l’Atlantique, et enfin le 17 mai en Amérique du Nord, Groenland et nord de l’Europe.

L’année a débuté avec l’occultation d’Uranus le 1er janvier en Amérique du Nord et Groenland et qui se reproduira approximativement au même endroit le 29 janvier et 25 février.

Et enfin Neptune sera occultée par la Lune les 1er et 28 septembre ainsi que le 19 décembre, visible toutes les fois depuis la calotte Antarctique.

Les éclipses

Les éclipses sont l’un des événements astronomiques les plus connus et spectaculaires. Il y en aura quatre cette année, dont certaines visibles en France métropolitaine.

Il y aura 2 éclipses de Soleil, la première le 20 avril qui sera une éclipse hybride c’est-à-dire soit annulaire, soit totale selon l’endroit d’où on l’observe. Invisible en France, il faudra se situer dans l’Océan Indien, en Papouasie ou dans l’Ouest de l’océan Pacifique.
Le 14 octobre, au Canada, États-Unis et Amérique du Sud ce sera une éclipse annulaire de Soleil.

Pour les éclipses de Lune, la première, partiellement visible en France, sera une éclipse de Lune par la pénombre le 5 mai prochain. Mais vu que la Lune ne fait que frôler l’ombre terrestre, ce ne sera pas un spectacle si intéressant que cela et visuellement quasi invisible.

Pour la pleine Lune du 28 octobre, se sera une éclipse partielle de Lune, visible en Europe à quelques degrés du puissant éclat de Jupiter.

Les planètes

Dans leur ronde autour de notre étoile, les planètes sont parfois masquées par notre Soleil plus ou moins longtemps avant de revenir de quelques semaines pour certaines à de longs mois pour d’autres. Il ne s’agit pas de donner des dates exactes pour leurs observations, mais plutôt de grande période d’observation favorable.

Les planètes du système solaire
Les planètes du système solaire – échelle de taille et distance non respectée.

Les planètes télluriques

Mercure ne s’éloignant jamais de plus de 28° du Soleil son repérage est souvent difficile, car noyé dans les lueurs crépusculaires. Des jumelles facilite la tache et il faudra attendre la période d’élongation maximale pour tenter sa chance. Elles seront précisées dans les épisodes mensuels de mes éphémérides. Pour information il faut environ 75 jours pour passer d’une élongation maximale à l’autre.

Pour Vénus, elle est visible depuis le début de l’année dans le ciel du soir. Sa belle et longue période commence et elle sera resplendissante dans le ciel de printemps. Elle restera
Puis elle reviendra dans le ciel du matin à la fin de l’été pour le restant de l’année.

Pour Mars, la planète rouge, elle restera encore très intéressante à observer pendant tout l’hiver et le printemps et il faudra lui dire au revoir un peu avant l’arrivée de l’été, même s’il restera possible de la repérer au début de l’été dans les lueurs crépusculaires.
Cette année, il n’y aura pas d’opposition de la planète Mars terminera sa rétrogradation le 12 janvier.

Les planètes gazeuses

La géante gazeuse Jupiter restera observable jusqu’à la fin de l’hiver et reviendra dans le ciel dès la fin de l’été et sera à l’opposition le 3 novembre. Une large période d’observation plusieurs mois autour de cette date sera idéale pour son observation. Enfin, Jupiter sera rétrograde du 4 septembre au 31 décembre.

Alors que la belle période d’observation de Saturne se termine, il faudra attendre le début de l’été pour de nouveau observer la majesté de ses anneaux. Elle sera à l’opposition le 27 août. En Europe elle restera basse sur l’horizon rendant ces conditions d’observation variable en fonction de la qualité du ciel, turbulences et pollution lumineuse pouvant compliquer la tache des observateurs. Elle quittera la constellation du Capricorne le 13 février et entrera dans la constellation du Verseau pour le restant de l’année et quelques années encore. Elle sera dans sa période de rétrogradation du 17 juin au 4 novembre.

Pour la beauté bleue turquoise d’Uranus, elle restera observable jusqu’au printemps et il faudra attendre la fin de l’été pour son retour dans le ciel et son passage à l’opposition le 14 novembre. Sa période d’observation se confondra donc plus ou moins avec celle de Jupiter. Elle est actuellement rétrograde jusqu’au 22 janvier et elle le sera de nouveau rétrograde du 29 août 2023 au 27 janvier 2024.

Pour Neptune, alors qu’elle sera encore observable durant quelques semaines mais basse sur l’horizon, il faudra attendre cet été pour son retour et son passage à l’opposition le 19 septembre.

Pluton

Enfin, bien que déclassée de son statut de planète en 2006, il y aura un événement astronomique marquant pour Pluton. En effet, le 1er Mars quittera la constellation du Sagittaire pour le Capricorne. Mais du fait de sa rétrogradation qui débute le 11 juin jusqu’au 22 janvier 2024, elle retournera dans la constellation du Sagittaire le 7 juillet. Elle reviendra définitivement dans le Capricorne le 4 janvier 2024. Rappelons qu’il lui faut 252 ans pour faire une orbite complète autour du Soleil.
Avec une magnitude moyenne de 14 elle est inobservable dans la plupart des instruments d’amateur.

Les pluies d’étoiles filantes

Description du phénomène

C’est l’un des événements astronomiques les plus populaire !
Notre Terre est balayée en permanence par plusieurs centaines de millions de microparticules. Les plus grosses d’entre elles donneront lieu à une étoile filante, ces fugaces traînées lumineuses zébrant le ciel. Chaque soir de l’année, vous pouvez espérer voir entre 5 et 10 météores par heure.

Mais parfois, notre planète va traverser des nuages de débris laissées par les comètes lors de leur passage a proximité de notre étoile le Soleil. Ainsi le nombre de particules entrant dans notre atmosphère peut être notoirement plus élevé, donnant la sensation d’une « pluie d’étoiles ».

Si l’on dénombre pas moins de 28 de ces phénomènes par an, seuls une poignée d’entre eux sont dignes d’intérêt.

Les Perséides en 2015
Les Perséides en 2015 – Photo : mLu.fotos

Les plus belles pluies d’étoiles

Ainsi l’année a débuté avec les Quadrantides, dont le maximum était dans la nuit du 4 janvier.

Les Éta-Aquarides s’étendent du 3 au 14 mai avec un maximum le 10 mai. C’est un essaim intéressant avec environ 90 météores par heures. Avec une Lune gibbeuse décroissante, seuls les météores les plus brillants seront visibles.

Il y a les fameuses et populaires Perséides en août s’étendant du 17 juillet au 24 août avec un maximum le 13 août. Il y a en moyenne une centaine de météores par heure. Cette année, nous serons à quelques jours de la nouvelle Lune, donc une année plutôt propice pour de belles observations des Perséides.

Et enfin il y a les Géminides du 7 au 17 décembre avec le maximum le 14, estimé à 120 météores par heure. Cette année accompagné par un croissant de Lune. Cela ne devrait donc pas entacher l’observation du phénomène.

On peut ajouter avec des prévisions très variables selon les années, les Draconides entre le 6 et 10 octobre. Le taux zénithal horaire est en moyenne de 25 météores par heure. Selon les années des sursauts notables comme en 1933, 1946 ou 2011. Mais en 2023, une grosse lune ne favorisera pas leurs observations.

Il y a également les Orionides dont le maximum se situe le 21 octobre. Une vingtaine de météores par heure est généralement constaté.

Et enfin les Léonides le 17 novembre avec 20 à 25 météores par heure. La Lune en premier quartier sera couchée en seconde partie de nuit et ne viendra pas perturber le spectacle.

Les comètes

La comète Neowise
La comète NEOWISE en juillet 2020

Prévoir et anticiper la visibilité d’une comète est un art difficile. Leur passage est calculé seulement quelques mois en amont et il est très délicat de prévoir leur visibilité. En la matière, de nombreuses comètes prometteuses, y compris à l’œil nu se sont révélées des flops ! Malgré cela, elles sont parmi les événements astronomiques les plus prisées des astronomes.

Les comètes prometteuses

Comme en 2022, nous allons débuter l’année avec une comète prometteuse qui répond au doux nom de C/2022 E3 ZTF. Celle-ci pourrait atteindre la magnitude 5 donc visible dans des jumelles, plus difficilement à l’œil nu. Elle sera observable de les meilleures conditions de la mi-janvier jusqu’à début février. Sa trajectoire est idéale pour les observateurs européens.

Toujours en février, la comète 96P Machholz devrait elle aussi offrir un joli spectacle, mais quand elle sera observable. Elle sera bien moins brillante que ZTF et il faudra des jumelles ou mieux un télescope pour l’observer et la photographier dans les lueurs crépusculaires. Bien que pouvant atteindre la magnitude 2 à son périhélie, elle sera collée au Soleil donc inobservable. Les jours qui suivront, elle s’éloignera physiquement et visuellement du Soleil, mais son éclat diminuera grandement aussi. Elle pourrait cependant offrir de jolis clichés aux astrophotographes.

Les comètes intéressantes

Depuis la Réunion, il y aura la comète C/2021 T4 Lemmon qui pourrait atteindre la magnitude 8 et offrir un joli spectacle au télescope et en astrophotographie.

Il faudra ensuite attendre la fin septembre voire début octobre pour tenter d’observer la comète 103P Hartley. Elle sera au plus proche de la Terre le 27 septembre et au périhélie le 13 octobre. En théorie non observable à l’œil nu, elle pourrait atteindre la magnitude 7 et donc offrir un joli spectacle notamment en photo.

Enfin une autre belle comète pourrait égayer le ciel d’automne, il s’agit de 62P/Tsuchinshan. Elle pourrait atteindre la magnitude 7 en fin d’année et devrait aussi offrir un joli spectacle en photo.

Bien sur cela n’est pas une liste exhaustive loin s’en faut, et certaines comètes peuvent faire des sauts de magnitude inattendus, sans oublier les nouvelles découvertes. En 2022, c’est pas moins de 32 nouvelles comètes au catalogue.

Les manifestations et rassemblements

Enfin, nous allons terminer avec les diverses manifestations et rassemblements astronomiques. Cependant, à l’heure ou j’enregistre ce podcast, toutes les dates ne sont pas connues.

L’association française d’Astronomie renouvelle son édition des Nuits des Étoiles d’hiver, qui se dérouleront du 9 au 12 février. Pour les Nuits des Étoiles (d’été) organisée par l’AFA, les dates ne sont pas encore connues, mais traditionnellement, organisée en août pour les célèbres Perséides.

Au printemps, pour le week-end de l’Ascension, du 18 au 21 mai auront lieu la 25e édition des RAP, les Rencontres Astronomique du Printemps en Haute-Loire.

Le Festival d’astronomie de Tautavel se déroulera du jeudi 20 au dimanche 23 juillet. Et le festival off à Mantet du vendredi 18 au dimanche 20 août, tout deux dans les Pyrénées Orientales.

Le Festival d’Astronomie de Fleurance dans le Gers aura lieu cette année du 4 au 11 août.

Les Rencontres AstroCiel organisée par la Société Astronomique de France auront lieues du 8 au 25 août.

Bien que les dates ne soient pas encore connues, en septembre se déroule généralement les RAAGSO, Rencontres d’Astronomie Amateur du Grand Sud-Ouest.

Le Jour de la Nuit est une manifestation nationale de sensibilisation à la pollution lumineuse. La 15e édition du Jour de la Nuit aura lieue le samedi 14 octobre 2023.


Sources

Le Guide du Ciel de Guillaume CANNAT : https://amzn.to/3SXFHC0
PGJ Astronomie : https://pgj.pagesperso-orange.fr/
IMCCE : https://www.imcce.fr/
Minor Planet Center : https://www.minorplanetcenter.net/iau/mpc.html

Cette publication a un commentaire

  1. Cyril

    Bravo pour le podcast, structuré, infos pertinentes et surtout j’aime bien l’idée des différents manifestation astro, je savais même pas que les nuits des étoiles existent aussi en hiver.

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