Le ciel de septembre 2023

Après un été chargé de belles observations astronomiques, découvrons ce que l’été indien et le ciel de septembre nous propose.
Il y aura des comètes prometteuses, la journée mondiale de l’astronomie et le retour du ballet planétaire dans le ciel entre autres !
Évidement comme tous les mois nous ferons le tour de la visibilité des planètes, des éphémérides lunaires et astronomiques avant de terminer par des idées d’observations !

Liens

Observer l’ISS : https://www.heavens-above.com/

Éphémérides lunaires

Pleine Lune le dimanche 5 février
Pleine Lune
Vendredi 29 septembre à 9h57
Dernier quartier de Lune le lundi 13 février
Dernier Quartier
Mercredi 6 septembre à 22h21
Nouvelle Lune le lundi 20 février
Nouvelle Lune
Vendredi 15 septembre à 1h40
Dernier quartier de Lune le lundi 27 février
Premier Quartier
Vendredi 22 septembre à 19h32
Toutes les heures sont des heures universelles dites TU ou UTC (autrefois appelé GMT)

Apogée : 12 septembre à 406 291 km
Périgée : 28 septembre à 359 911 km.
Nœud descendant : 3 septembre à 7h43.
Nœud ascendant : 17 septembre à 19h17.

Visibilité des planètes

Mercure : La messagère des dieux

La planète Mercure est observable le matin en toute fin de nuit à partir de la mi-septembre, car en conjonction le 6 septembre. Mais contrairement aux mois précédents, la position de l’écliptique devient beaucoup plus favorable pour son observation. En Europe nous allons entamer la meilleure période de visibilité de 2023.
Sous les tropiques, se sera toujours une très bonne période pour son observation.
Il faudra l’observer dans des jumelles environ 1 heure avant le lever du Soleil en direction de l’horizon est-nord-est.
Elle passera tout le mois dans la constellation du Lion mais avec une escapade de 6 jours dans celle du Sextant du 6 au 12 septembre. Sa rétrogradation se termine le 15 septembre.
Le 22 septembre, Mercure sera à son élongation ouest maximale à 18° du Soleil.

Vénus : Le retour

La belle Vénus, après sa conjonction solaire du mois dernier, elle redevient visible le matin. Le 1er du mois elle se lève 1 heure avant le Soleil et 3h et demi avant lui le dernier jour du mois. Avec un peu plus de 40° d’élongation solaire en fin de mois, et une magnitude maximale le 18 septembre, atteignant la magnitude -4,8, soit un petit peu plus qu’en juin, elle brillera fièrement dans un ciel bien noir !
Sous les tropiques, l’observation de l’étoile du Berger se fera dans d’excellentes conditions.
Elle est rétrograde jusqu’au 3 septembre avant de reprendre sa marche directe dans le ciel.
Elle débute le mois dans la constellation du Cancer, et passera dans celle du Lion le 25 septembre.

Mars : Circulez il n’y a rien à voir

Pour la célèbre planète rouge, Mars, elle ne sera toujours pas visible. Son élongation diminue encore interdisant tout observation dans un ciel crépusculaire.
Sous les tropiques, les conditions d’observations ne seront guère meilleures qu’en Europe. Par contre, il sera possible de tenter de la repérer le 16 septembre aux cotés du jeune croissant lunaire.
Elle sera durant tout le mois dans la constellation de la Vierge avec un mouvement céleste direct.

Jupiter : La belle période d’observation continue

La géante Jupiter, revenue dans le ciel du matin, elle s’observe dorénavant dans d’excellentes conditions. Se levant de plus tôt en première partie de nuit.
Sous les tropiques, les conditions d’observations sont encore et toujours excellentes.
Elle sera tout le mois durant dans la constellation du Bélier et entame sa rétrogradation annuelle le 4 septembre pour le reste de l’année.

Saturne : La majestueuse aux anneaux

La planète aux anneaux, Saturne, se lève en tout début de soirée et sera donc visible une grande partie de la nuit. Après son opposition de la fin août, elle s’éloigne de la Terre et perd en magnitude. Mais nous aurons environ 5 heure d’observation dans de bonnes conditions (au delà de la barre des 20° au-dessus de l’horizon).
Elle se couche de plus en plus tôt à l’aube et franchi le méridien à 33° au dessus de l’horizon en Europe. Elle est toujours rétrograde dans la constellation du Verseau et le sera pendant tout le mois.
Pour les astrologues elle ne changera pas de signe non plus et sera dans les Poissons.

Uranus : La beauté bleutée

Uranus, suit la même logique que Jupiter. Elle s’observe dès la première partie de nuit et jusqu’à l’aube. Bien que repérable dans des jumelles ou à l’œil nu dans un ciel bien noir, il faudra un télescope pour en profiter. Pour faciliter son repérage elle sera à un peu plus de 7° de l’Est de Jupiter le 6 septembre. Elle franchi le méridien à plus de 60° au dessus de l’horizon en Europe.
Elle est rétrograde durant tout le mois dans la constellation du Bélier et dans le signe astrologique du Taureau.

Neptune : La lointaine

La plus éloignée des planètes, Neptune, située entre Saturne et Jupiter, elle s’observe quasiment tout la nuit partir de la mi-septembre, avec l’aide de télescope de bon diamètre. Elle franchi le méridien à pratiquement de 40° au dessus de l’horizon en Europe.
Elle sera occultée par la Lune les 1er et 28 septembre si vous êtes sur la calotte Antarctique.
Cette planète sera en opposition le 19 septembre à 4 milliards et 323 millions de km de nous.
Cette lointaine planète, naviguera lentement tout le mois dans la constellation et le signe des Poissons tant pour les astronomes que pour les astrologues.

L’Agenda du ciel de septembre

Station Spatiale Internationale (ISS)

La station spatiale internationale sera toujours visible avec de très beaux passages dans le ciel de septembre. Elle sera visible plutôt en seconde partie de nuit sur la première quinzaine de septembre puis en première partie de nuit sur la dernière quinzaine.
Rendez-vous ici pour repérer et observer l’ISS : https://www.heavens-above.com/

Comète Nishimura

Officialisée le 12 août dernier, l’astronome amateur japonais Hideo Nishimura a découvert sa troisième comète. Elle a été baptisée C/2023 P1 Nishimura.
Actuellement dans la constellation du Cancer elle entrera dans le Lion le 5 septembre.
Du 5 au 12 septembre, ce sera la meilleure période pour l’observer en Europe, en fin de nuit, environ 1heure et demi avant le lever du Soleil.
Au delà du 12 septembre, elle sera noyée dans la luminosité du jour naissant et son observation sera de plus en plus compliquée.
Comme d’habitude pour les récentes découvertes cométaires, il faut être très prudent sur l’évolution de sa magnitude. Mais les récents calculs prédisent une magnitude 5 pour le 8 septembre, ce qui devrait être suffisant pour l’observer dans des jumelles et devrait franchir la barre de la 3ème magnitude le 15 septembre quand elle entrera dans la constellation de la Vierge.
Le 17 septembre, elle sera au périhélie, le point de sa trajectoire le plus proche du Soleil. Si elle survie a son passage à 33 millions de kilomètre de ce dernier, elle pourrait atteindre la magnitude 2,8 mais ne sera dès lors observable que dans l’hémisphère austral. Statistiquement, les comètes qui font leur première approche du Soleil sont les plus susceptibles de se désintégrer. Mais comme Nishimura a déjà rencontré notre étoile, elle a de meilleures chances de survivre à son voyage périhéliaque (pas sur que le terme existe mais vous comprenez l’idée).
Si vous la ratez, rendez vous dans 430 ans pour son prochain passage a proximité du Soleil !

La comète C/2023 P1 photographiée en Espagne le 25 août 2023.
La comète C/2023 P1 Nishimura photographiée en Espagne le 25 août 2023. Crédit : Wikipédia

La comète Hartley 2

Vous pouvez tenter d’observer la comète 103P/Hartley aussi surnommée comète Hartley 2. Elle fait partie de la famille des comètes de Jupiter et revient dans le ciel tous les 6 ans et demi. Les comètes de cette famille ont des périodes allant d’un minimum de 5 ans à un maximum de 20 ans.
Bien qu’elle atteindra son périhélie le 12 octobre, c’est environ 3 semaines plus tôt, le 26 septembre qu’elle sera au plus proche de notre planète. Mais la grosse Lune gâchera le spectacle. Ainsi il faudra tenter de l’observer entre le 12 et le 24 septembre.
Avec une magnitude entre 7 et 8 en septembre, il vous faudra des jumelles ou un télescope pour distinguer cette petite boule cotonneuse dans le ciel. Elle sera très haut perchée dans le ciel dans la constellation de Persée puis du Cocher le 16 septembre. Son observation est à faire préférentiellement en seconde partie de nuit.
Son activité cométaire se résume à l’apparition d’une coma ronde et diffuse autour du noyau. C’est cette petite tache diffuse qu’il faudra repérer dans vos jumelles ou autre instruments. Il est peu probable qu’une queue soit visible en observation visuelle.

Journée mondiale de l’astronomie

Le vendredi 22 septembre, c’est la journée mondiale de l’astronomie. Elle a été fondée en 1973 par Doug Berger de l’Association astronomique de Californie du Nord. Le but est de promouvoir l’astronomie et accroître l’intérêt de cette discipline pour un large public. Partout dans le monde, les astronomes amateurs et professionnels sortent leurs télescopes afin de permettre au public d’admirer le ciel sous toutes ces formes.
Depuis 2006, cette journée a lieu deux fois par an. La première journée se produit au printemps et la seconde à l’automne. Les deux dates sont choisies en fonction de la lunaison : en général, un samedi le plus proche du premier quartier. Tout le monde peut participer, donc si vous possédez une lunette ou un télescope, vous pouvez vous-aussi participer à l’événement. Par contre, il n’y a pas de site Internet regroupant les initiatives.

Clôturons cette agenda et le mois avec le dernier jour de septembre les satellites galiléens qui seront alignés à l’ouest de disque jovien dans leur ordre naturel, à savoir Io, Europe, Ganymède et Callisto.

Idées d’observations

Les constellations du ciel de septembre

En milieu de mois, la partie visible du zodiaque s’étant des constellations de la Balance jusqu’au Lion. La Balance se couche avec en tout début de soirée. Pour voir le lever du Lion, il faudra attendre la fin de nuit .
En milieu de nuit et en milieu de mois, le zénith est entouré par les constellations du Cygne, de Pégase,de Céphée, et de la méconnue constellation du Lézard !

L’amas d’Alpha Persei

Dans la constellation de Persée, se trouve un immense amas ouvert dénommée Melotte 20 ou encore l’amas d’Alpha Persei. Il est proche de nous à environ 550 al et jeune, environ 60 millions d’années et comportant entre 100 et 150 étoiles.
Dans un bon ciel il est facilement repérable à l’œil nu comme une tache diffuse. Avec près de 3° de champ apparent, il est alors superbe dans des jumelles, l’instrument idéal pour son observation.

L’amas globulaire M15

Dans la constellation de Pégase, je vous propose le très joli amas globulaire M15. Situé dans l’axe des brillantes étoiles Biham – Enif, son repérage est très simple, y compris dans des instruments modestes. Il faut un instrument de 200mm pour résoudre sa périphérie. Situé à 33 000 année-lumières, il abrite environ 100 00 étoiles dans une sphère de 90 année-lumières de diamètre. Il abrite une centaine d’étoile variable, ainsi que de nombreuses pulsar et étoiles à neutrons et chose assez rare pour ce type d’amas, une nébuleuse planétaire dans sa périphérie.

L’amas globulaire M56

Si vous recherchez des cibles plus exotiques, je vous propose l’amas globulaire M56. Situé dans la constellation de la Lyre, il se situe entre Albiréo du Cygne et Sulafat l’étoile de la Lyre opposée à Véga. Il n’est pas tout a fait à mi-distance, et un peu plus proche d’Albiréo. Bien qu’accessible dans des jumelles, il faudra un télescope de bon diamètre pour en apprécier la beauté.

L'amas globulaire M15.
Crédit photo : Alain JUPIN

Sources

Le Guide du Ciel de Guillaume CANNAT : https://www.amds-edition.com/
PGJ Astronomie : https://pgj.pagesperso-orange.fr/
IMCCE : https://www.imcce.fr/
StarWalk : https://starwalk.space/


Crédits photos